Un document du Ministère de la Transition Écologique tentant de prévoir l’évolution de la consommation d’eau en France adressé à des membres du Conseil National de l’Eau a invité ces derniers à travailler sur un scénario pour 2050 à partir d’hypothèses décroissantes.

Les chiffres présentés ont de quoi inquiéter : en 2050, la consommation de viande est divisée par deux, le maïs voit ses cultures diminuer de 40 %, la vigne, la betterave et la pomme de terre de 20 %. Sur la base de ces hypothèses, les besoins d’irrigation sont revus à la baisse de 15 %. En outre, le document anticipe une baisse générale de l’activité industrielle avec 85 % de construction neuve en moins et une baisse de 30% de l’industrie pharmaceutique. Le tout grâce à un remède miracle : davantage de marche, davantage de vélo… et surtout une alimentation avec moins de viande. Pire encore : le nucléaire devrait diminuer sa production de… 80% !

Sobrement intitulé « Étude prospective des besoins en eau », le document vient de France Stratégie, une institution autonome chargée d’« éclairer les choix collectifs sur les enjeux sociaux, économiques et environnementaux » placée auprès du Premier ministre. Les prévisions catastrophistes évoquées ici s’appuient sur l’étude Transitions 2050 de l’Ademe qui a élaboré quatre scénarios menant à la neutralité carbone, dont celui évoqué ici, ouvertement décroissant et censé amener à « une réduction de la consommation en eau ». Au détriment, bien entendu, de certaines productions agricoles.

Evidemment, l’Ademe ne privilégie aucun de ces scenarii et renvoie la balle aux choix qu’effectueront les responsables politiques. La question se pose toutefois de savoir pourquoi l’administration préfère évoquer des hypothèses fondées sur une diminution de la demande au lieu de permettre aux agriculteurs d’assurer le développement de leurs activités.

Pour sa part, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a démenti le fait que ce scénario soit une hypothèse de travail en affirmant que « Ce scénario de rupture n’a pas été validé par le ministère » et a plaidé… une erreur de communication de la part de ses services.

Cela ne trompe personne : l’idéologie décroissante est décidément bien implantée dans les hautes sphères décisionnelles et continuera son saccage au prétexte d’une pseudo-écologie hostile à bon nombre de nos secteurs économiques.