Dans le sud de la France, une agricultrice et sa fille sont décédées alors qu’elles participaient à un barrage routier. Le père de famille serait entre la vie et la mort. Trois personnes sous OQTF, décidant de forcer le barrage routier, ont provoqué le drame.

Voici bien résumé le drame français : des normes dont l’exécution serait un soulagement pour tout le monde et qui sont si peu appliquées et d’autres, aveuglement déployées, qui viennent inutilement pourrir la vie des gens.

La colère paysanne cristallise en effet autour des normes écologiques. Je connais trop bien le monde agricole pour penser qu’elles seraient seules responsables de cette jacquerie. Dans certains secteurs, notre agriculture souffre de problèmes économiques structurels qui ont un impact majeur sur la viabilité de certaines exploitations. Pourtant, l’exaspération vis-à-vis des normes est parfaitement justifiée. Il est anormal que les gestes les plus élémentaires – taille d’une haie, curage d’un fossé, construction d’une retenue d’eau, traitement d’une culture ou d’une prairie, etc. – soient assortis de règles absurdes et tatillonnes.

Cette folie normative vient en grande partie de la mise en œuvre de ce projet fou de la « grande contrition ». On l’appelle aussi le « Pacte Vert européen ». Il ne consiste nullement à améliorer le sort des citoyens européens, mais à, paraît-il, « sauver le monde, la planète, le climat, la biodiversité ».

Depuis des mois, avec d’autres, j’alerte dans les médias : cette politique nous mène à la ruine et finira par détruire notre agriculture. Il y a quelques semaines, avec Action Ecologie, nous lancions « l’Appel à la Désescalade » pour que chacun puisse dénoncer cette transition écologique détruisant notre économie, engendrant d’énormes problèmes sociaux et qui, au lieu de régler les problèmes environnementaux, les aggrave !

Dans ce contexte, vous comprendrez qu’en solidarité avec le mouvement, nous avons, nous aussi, retourné notre logo pour signifier que « nous marchions sur la tête ». Contrairement à nous, les grandes ONG environnementales françaises n’ont pas mis leur tête à l’envers. Depuis des lustres maintenant, elles sont du côté du manche. Avec leur copain Pascal Canfin, abominable homme de Bruxelles, elles poussent au cul la transition. N’oublions pas qu’elles y trouvent un intérêt. Le business de la transition fait désormais vivre tout un écosystème : les grandes associations, les bureaux d’étude et les administrations aujourd’hui pleines de petits soldats formés par des écoles soumises à l’idéologie de l’écologie radicale.

Cette révolte salutaire en annonce d’autres car l’agriculture n’est pas le seul secteur concerné. Elle conforte et légitime notre ligne : pour protéger la nature et l’environnement, nul besoin de renforcer les contraintes, de multiplier les interdictions, de renforcer les normes et nul besoin de renoncer à notre art de vivre.