Le Conseil d’État vient de confirmer la sanction infligée par l’Arcom à CNEWS pour les propos tenus par un de ses invités. Celui-ci avait nié le réchauffement climatique d’origine humaine, le qualifiant de « mensonge » et de « complot totalitaire ». La célèbre chaîne d’information continue s’est donc vue infliger une amende de 20 000 euros, une première mondiale. Selon le législateur, les éditeurs doivent garantir l’honnêteté de l’information et l’expression de points de vue divergents (loi de 1986, convention de 2019). Mais la liberté d’expression n’autorise pas la diffusion de « propos non contestés, manifestement faux et complotistes ». Par conséquent, le Conseil d’État confirme la sanction, estimant que CNEWS a manqué à ses obligations d’honnêteté et de maîtrise de l’antenne.
Cette décision vient nous rappeler que la liberté d’expression est de plus en plus corsetée. Le fait qu’un gendarme des médias ait pour mission de scruter le moindre propos est devenu grotesque. En réalité, c’est un constat : on débat sur les plateaux de télévision comme au bistrot. L’Arcom s’introduit donc dans les rades pour arbitrer les propos de comptoir.
Mais, sachez-le, il ne s’agit que d’une parodie d’arbitrage. Depuis au moins quinze ans, d’innombrables âneries sont dites par les écolos-dingos et ne sont jamais contredites. Tous les jours, ce sont des tombereaux de propos catastrophistes qui s’abattent sur nous. Bien souvent, il n’y a aucune contradiction ni aucune mise en perspective de la part des journalistes. Croyez-vous qu’on leur reproche pour autant de gober les paroles alarmistes sans apporter la contradiction ? Aucunement !
Dernier exemple en date : Cyril Dion sur France 5. Lors d’une interview, le militant a comparé le nombre de victimes du terrorisme en France à celles causées par la pollution de l’air : « Le terrorisme islamiste, ça a fait 273 morts en France ; la pollution de l’air, ça a fait entre 500 000 et 1 million de morts en dix ans. Qu’est-ce qui nous rend le plus en insécurité ? ». Comme chacun sait, comparaison n’est pas raison. Mais surtout, ce chiffre de 500 000 morts est totalement spéculatif. Cyril Dion a-t-il reçu la contradiction ? La journaliste a-t-elle mis ces propos en perspective ? Aucunement ! Mais là, il n’y aura pas d’amende ! On a le droit de dire n’importe quoi à partir du moment où l’on défend des thèses catastrophistes.
Il paraît que Serge Zaka, « l’agroclimatologue » coqueluche des médias, qui ne manque pas une occasion de rappeler l’apocalypse climatique, reçoit un nombre de messages de haine invraisemblables sur les réseaux sociaux. Il est même, d’après Le Point, parfois menacé de mort. Ces attaques sont bien sûr inacceptables. Mais il faut aussi s’interroger sur les causes de cette tension : le débat est devenu à sens unique. Les voix dites « rassuristes » sont marginalisées, voire interdites d’antenne. L’absence de contradiction nourrit la frustration et alimente les excès.
Sur les questions de climat et de biodiversité, deux sujets qui cristallisent le catastrophisme, le débat contradictoire est trop souvent verrouillé. Les personnalités qui nuancent ou contestent la doxa dominante sont taxées de « mauvaise pensée écologique ». Or, dans une démocratie, toutes les sensibilités doivent pouvoir s’exprimer. Faute de quoi, l’exaspération ne fera que croître, avec les débordements que l’on connaît.
Il est urgent de mettre fin à ce deux poids, deux mesures. La liberté d’expression ne peut être à géométrie variable : elle doit s’appliquer à tous, y compris à ceux qui dérangent ou bousculent les certitudes. Dans une société démocratique, la vérité des uns comme la bêtise des autres doivent pouvoir s’exprimer librement — sur les plateaux comme au comptoir.

