Alors que la France suffoque sous des températures frôlant les 40°C, un débat surréaliste agite la classe politique : la climatisation serait-elle une invention d’extrême droite ?
Dans les hôpitaux, les écoles, les EHPAD, on tire les rideaux, on distribue des bouteilles d’eau, on tente de survivre tant bien que mal. Partout, le pays étouffe. Et pendant ce temps, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Verts, s’alarme… non pas de la chaleur accablante, mais du fait que le RN veuille climatiser le pays !
Selon elle, Marine Le Pen n’aurait pour seul programme écologique que « l’achat de climatiseurs ». Ce qui, en creux, semble déjà trop. Pourtant, force est de reconnaître que la présidente du RN est l’une des rares à avoir formulé une proposition concrète : un plan national de climatisation pour les services publics. Elle dénonce une absurdité bien française : « des dizaines de pays dans le monde parviennent à faire fonctionner leurs écoles et leurs hôpitaux grâce à la climatisation. En France, on laisse les gens crever de chaud ».
Et c’est sans compter sur Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, qui ajoute son grain de sel tiède : « Il ne faut pas mettre de la clim partout ». Fort bien. Mais alors, où exactement ? Pas dans les hôpitaux ? Pas dans les crèches ? Pas dans les écoles ? Pendant que les salles de classe se transforment en étuves, les ministères restent bien au frais.
Heureusement, Jean-Marc Jancovici, vient pour une fois être utile en rappelant une évidence : la climatisation, utilisée intelligemment, n’est pas un problème. En France, notre production électrique — en grande partie nucléaire, donc décarbonée — est non seulement suffisante, mais excédentaire aux heures les plus chaudes, notamment grâce à l’énergie solaire. En clair : oui, on peut faire fonctionner des climatiseurs sans faire exploser notre bilan carbone.
Mais ce genre de réalité scientifique est totalement inaudible pour ceux dont l’écologie est devenue une croyance punitive. Chez Tondelier, Pannier-Runacher et consorts, il faut souffrir pour sauver la planète. Il faut transpirer pour se racheter. Leur vision relève moins de la politique publique que du rite expiatoire.
Ils fantasment une France idéalisée, végétalisée, repeinte en blanc, rafraîchie par des rêves de toits réflectifs et de brumisateurs urbains. Mais sur le terrain, les gens souffrent réellement.
Il faut donc le redire clairement : la climatisation n’est pas un luxe bourgeois, ni un symbole de droite radicale. C’est un outil sanitaire, un moyen technologique moderne et efficace pour faire face à un phénomène climatique que nous ne pouvons plus ignorer. Et lorsqu’elle est alimentée par une énergie propre comme le nucléaire, elle devient une solution, pas un problème.
Oui, les écoles, les hôpitaux, les EHPAD doivent être climatisés. Oui, les ménages modestes doivent pouvoir s’équiper. Parce que dans une société civilisée, protéger les plus fragiles de la chaleur, ce n’est pas une option politique, c’est une évidence.
Mais dans cette France accablée par la canicule, il faut désormais choisir entre deux chaleurs : celle du soleil, et celle de l’idéologie. Et si nous devons résister à l’une, il devient urgent de cesser de subir l’autre.