Mardi 13 mai sur TF1, Emmanuel Macron s’est longuement exprimé sur « les défis de la France ». Près de trois heures d’émission, des dossiers traités en profondeur avec des interlocuteurs et des sujets variés.

Ukraine, Gaza, dette publique, sécurité, immigration, obésité infantile… tous les grands sujets du moment ont eu leur développement sur le plateau de Gilles Bouleau. Et l’écologie dans tout ça ? Environ six minutes en fin d’émission, et c’est un soulagement !

Il faut croire que les temps changent, fini le diktat des obsessions vertes, place à d’autres priorités. On oserait presque dire : enfin une intervention qui ne sacrifie pas une soirée télévisée aux injonctions culpabilisantes de la planète.

La présence de Salomé Saqué sur le plateau, bien connue pour son obsession de la question climatique, laissait pourtant craindre le pire. Celle-ci a finalement passé le plus clair de son intervention à interroger le président sur la question de la santé mentale des jeunes, cette dernière s’étant auto-proclamée représentante de la jeunesse (à 30 ans maintenant !) et porte-parole de sa frange la plus névrosée.

Quand la question écologique a (finalement) surgi, elle a été soulevée par Féris Barkat, jeune militant très à gauche de 20 ans et cofondateur de l’association Banlieues Climat. Filmé en amont, il a interrogé Emmanuel Macron sur les conséquences sociales et géopolitiques de la transition énergétique, en évoquant les risques liés à l’extraction de lithium ou de cobalt dans les pays du Sud.

Une mise en scène idéale : aucune interruption, aucun débat, juste une réponse claire du président, qui a vanté la possibilité d’extraire des métaux rares «dans des conditions sociales et environnementales exemplaires», citant l’entreprise française Eramet comme modèle. Et comme la boucle devait être bouclée, il a promis le développement de filières françaises de recyclage de batteries, censées à terme réduire notre dépendance à l’extraction brute.

Bien sûr, les journalistes de Reporterre et du média « Vert » ont regretté la brièveté de la séquence écolo ou le flou des réponses sur certains sujets, notamment la question des émissions de gaz à effet de serre. Peut-être faudrait-il y voir justement un progrès : moins d’écologie politique à l’écran, c’est peut-être moins de catastrophisme dans les esprits et plus de bon sens dans le débat public.