Face à certains évènements climatiques, comme des sécheresses persistantes par endroits ou des épisodes de grêle, le contrôle de la météo, en particulier en influençant la pluie ou la grêle, suscite un intérêt croissant.
En France, l’ensemencement des nuages pour lutter contre la grêle est une technique déjà bien établie. L’Association nationale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques (Anelfa) utilise une méthode qui consiste à envoyer de l’iodure d’argent dans les nuages pour réduire la taille des grêlons : une technique qui permet de disperser les cristaux de glace sur plus de particules, rendant ainsi les grêlons plus petits sans augmenter la quantité d’eau dans le nuage.
Pour ce faire, l’Anelfa utilise des « générateurs terrestres à vortex » qui propagent l’iodure d’argent depuis le sol, en exploitant les courants ascendants. D’autres méthodes emploient des ballons ou des avions pour diffuser les particules.
À l’heure actuelle, environ une cinquantaine d’États dans le monde utilisent l’ensemencement des nuages. Si en France cette pratique est principalement utilisée pour contrôler la grêle, d’autres pays, comme les États-Unis, les pays du Sahel ou encore ceux du Golfe, s’en servent pour augmenter les précipitations. La Chine est d’ailleurs pionnière dans ce domaine, investissant massivement pour utiliser cette technique, comme lors des Jeux olympiques de Pékin en 2008 ou pour combattre la sécheresse dans la région du Yangtsé en 2022.
Cependant, cette technologie est controversée. Son efficacité est souvent remise en question en raison de la variabilité naturelle des phénomènes météorologiques, rendant difficile l’attribution directe des résultats à l’intervention humaine. De plus, les impacts environnementaux de cette méthode sont encore peu documentés, bien que l’Anelfa affirme que les quantités d’iodure d’argent utilisées ne sont pas nocives. Néanmoins, des questions subsistent quant aux effets à long terme et à l’accumulation de ces substances.
Enfin, l’ensemencement des nuages soulève également des questions de régulation. Si son utilisation à des fins militaires est interdite par une convention de l’ONU adoptée en 1976, son emploi à des fins civiles peut également provoquer des tensions, comme en témoigne l’accusation de manipulation des nuages par Israël formulée par un général iranien en 2018. Dans ce contexte, certains appellent à un encadrement juridique plus strict de cette technologie… voire à une reconnaissance des nuages comme patrimoine mondial !