L’ancienne ministre de l’environnement de Lionel Jospin fait son retour en politique après avoir été élue députée écologiste sous la bannière du Nouveau Front Populaire. 

Une défaite pour le bon sens et une victoire pour l’absurdité ! Dès le premier tour, son succès dans le Doubs déclenchait déjà des réactions virulentes sur les réseaux sociaux et, désormais élue députée, les critiques pleuvent à l’encontre de Dominique Voynet. « Trahison ! », hurlent certains, « On ressuscite les fossoyeurs du nucléaire », s’indignent d’autres. Quelques âmes tentent de minimiser : « C’était ça ou le RN« . La bonne excuse ! Car le retour de Dominique Voynet ravive en réalité une blessure béante : la fermeture de Superphénix.

Ce réacteur lancé en 1985, capable de produire de l’énergie en consommant une partie de ses déchets nucléaires, était la promesse d’un avenir énergétique radieux en France. Mais en 1997, alors qu’il fonctionnait enfin correctement, le Premier ministre Lionel Jospin, sous la pression des Verts, ferme Superphénix. Dominique Voynet l’avouera plus tard : « Nous nous sommes entendus sur des orientations, qui comprenaient notamment l’arrêt de Superphénix ». La voilà pour toujours démolisseuse du nucléaire et ennemie jurée de cette filière essentielle !

Ce n’est pas tout. Dans un documentaire de 2004, celle-ci se vante d’avoir privé le nucléaire français de soutien européen tout en bluffant avec Matignon. « Je suis rentrée à Paris très contente que le nucléaire ne [puisse] pas faire partie des technologies retenues au titre des mécanismes de développement propre », confesse-t-elle, ajoutant : « Je n’ai pas pu m’en vanter en rentrant, il fallait que j’aie l’air désolée ». Un comble d’hypocrisie !

Certes, en tant que simple députée, Voynet ne dictera pas seule la politique nucléaire française. Après les législatives, les responsables énergétiques du camp présidentiel ont été reconduits. Mais attention : il faudra composer avec les nouveaux venus et voir comment les cartes seront redistribuées dans les commissions.

Dans ce climat politique actuel, espérons que les dossiers techniques comme le nucléaire trouvent encore un espace pour avancer à l’Assemblée. Malheureusement, en France, les choix énergétiques sont trop souvent pris en otage par des considérations de court terme et des stratégies politiciennes. D’autant qu’avec les retours de Dominique Voynet et François Hollande, fossoyeur de la centrale de Fessenheim, le nucléaire n’a pas que des amis sur les bancs de l’hémicycle.