Un rapport de la Direction générale du Trésor met en lumière le potentiel impact financier de la transition énergétique en France.
Alors que le pays s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, la Direction générale du Trésor alerte sur une perte de recettes fiscales estimée à 13 milliards d’euros d’ici 2030 et jusqu’à 30 milliards d’euros d’ici 2050 dans un rapport publié à l’occasion des rencontres de Bercy sur le thème « croissance et climat », qui a réuni notamment Bruno Le Maire, Agnès Pannier-Runacher, Christophe Béchu ou encore… Bill Gates.
Actuellement, les recettes provenant des carburants représentent une part importante des revenus de l’État, s’élevant à 41,5 milliards d’euros en 2022 grâce à la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et à la TVA. La sortie progressive des énergies fossiles va sans conteste tarir cette manne, comme le constatent déjà certains pays ayant entrepris des initiatives similaires. Notamment les pays scandinaves qui ont vu leur recettes fiscales fondre au fur et à mesure de l’électrification de leur parc automobile.
Évidemment, afin de pallier ces pertes potentielles, l’État ne manquera sans doute pas d’imagination pour envisager des solutions fiscales alternatives. Si le gouvernement assure ne pas envisager d’augmentation d’impôts et faire du « plein emploi » un levier de financement de la transition, certaines voix évoquent des mesures qui risquent de peser sur le portefeuille des Français. Comme par exemple l’introduction de péages urbains, vieux serpent de mer de ceux qui militent pour des villes sans voiture, ou la réduction des subventions accordées aux véhicules électriques à mesure que leur coût diminue.
Le rapport souligne également la nécessité d’importants investissements, publics comme privés, estimés à 110 milliards d’euros supplémentaires par an dans la décarbonation. Autant d’argent qu’il faudra bien trouver quelque part…