Après des années de croisade anti-nucléaire, l’Allemagne revoit sa copie : le nouveau chancelier conservateur Friedrich Merz a annoncé qu’il ne s’opposerait plus à l’intégration du nucléaire au même rang que les énergies renouvelables dans la législation européenne. Une décision saluée à Paris, où l’on pousse depuis longtemps pour que l’atome cesse d’être traité comme un vilain petit canard énergétique.
Ce revirement met fin à un différend majeur entre Paris et Berlin, qui freinait les avancées européennes en matière d’énergie. « Nous serons très pragmatiques sur la question du nucléaire », promettent ainsi nos voisins outre-Rhin. Traduction : fini les textes européens truffés de biais antinucléaires.
Friedrich Merz, élu en février, critique désormais ouvertement la sortie du nucléaire dans laquelle l’Allemagne s’était enlisée et qu’il juge « ruineuse » pour l’approvisionnement énergétique. S’il ne prévoit pas de rouvrir les centrales fermées, il veut toutefois investir dans les nouvelles technologies : petits réacteurs modulaires, fusion nucléaire, etc.
L’Allemagne, qui clamait depuis des années son amour des renouvelables, avait dû rallumer ses centrales à charbon quand le vent manquait à l’appel. Pendant ce temps, la France, avec ses 56 réacteurs nucléaires, affiche un mix énergétique sobre en carbone.
Dans une lettre à la Commission européenne, 12 États membres pro-nucléaires (dont la France) ont exigé que l’UE reconnaisse la « complémentarité » entre nucléaire et renouvelables. Un appel soutenu désormais — à demi-mot — par Berlin, soucieux de ne pas se laisser distancer sur l’hydrogène bas carbone, que le nucléaire permet de produire en continu.
Le message est clair : les temps changent, et avec eux, les dogmes. Et sur cette question longtemps épineuse, l’Allemagne allume (enfin) la lumière.