Les oracles du climat ont parlé : dans un rapport publié le 20 mars, Météo-France dresse le portrait terrifiant d’une France à +4 °C … en 2100 !

Oubliez les doux printemps et les hivers enneigés : demain, nous vivrons dans un enfer de canicules sans fin, de terres calcinées et de villes suffocantes. Des chaleurs infernales dès mi-mai, un été s’éternisant jusqu’en septembre, des vagues de chaleur dix fois plus fréquentes qu’aujourd’hui, des nuits tropicales généralisées… La fin du monde ? Non, simplement le changement climatique vu à travers le prisme du catastrophisme absolu.

“Il ne s’agira plus de vivre, mais de survivre”, nous assène un climatologue du CNRS, comme si nous allions tous finir réfugiés sous terre, fuyant un soleil devenu tyrannique. Il faut dire que les chiffres ont de quoi impressionner : en 2050, les canicules à 50 °C ne seraient plus des exceptions mais des probabilités…

Que devons-nous en conclure ? Que la France deviendra un désert inhabitable ? Que nos campagnes se transformeront en répliques du Sahara, nos montagnes en simples cailloux dénudés et nos villes en immenses fours urbains ?

À en croire le rapport, l’agriculture française sera anéantie : des champs de maïs et de tournesol réduits à néant sous 45-50°C, des vaches laitières mourant par milliers, des cultures maraîchères brûlées sur pied… Comme si, face à ces défis, nous allions simplement croiser les bras et regarder la nature mourir sans rien tenter.

Car l’humanité s’est toujours adaptée. Les Pays-Bas ne se sont pas noyés malgré la menace permanente de la mer. L’Espagne, l’Italie ou la Grèce ne sont pas devenues invivables malgré des températures estivales qui dépassent déjà largement les 40°C. Il faudra repenser l’agriculture ? C’est une évidence, mais ce ne sera ni la première ni la dernière révolution agricole que nous connaîtrons.

Quant à l’eau, nous dit-on, elle deviendra un bien rare : des sols du nord de la France secs pendant 4 à 5 mois par an, et des terres méditerranéennes asséchées plus de 7 mois. Avant de prévoir le pire, il faudrait peut-être déjà commencer par s’atteler la modernisation des réseaux d’eau potable qui gaspillent près de 20 % de leur volume en fuites.

Les auteurs du rapport s’inquiètent également de la situation de la montagne. Ainsi, les Alpes perdraient leur manteau blanc : 132 jours de neige à 1 800 m dans les années 1990, contre seulement 52 jours en 2100. Cela n’empêchera sans doute ni le tourisme de s’adapter ni la montagne d’exister. Des stations de ski ont déjà amorcé leur transition vers des offres estivales, et d’autres pays à climat chaud ont su développer un tourisme prospère sans compter sur la neige.

Alors oui, la France de 2100 sera peut-être différente. Oui, il fera peut-être un peu plus chaud, les saisons ne seront peut-être plus tout à fait les mêmes, et nous devrons nous adapter. Mais non, nous ne sommes pas condamnés à la survie dans un désert post-apocalyptique.

L’enjeu n’est pas de céder à la panique mais d’agir avec intelligence. L’histoire appartient à ceux qui relèvent les défis, pas à ceux qui se contentent de prédire le pire.