Lundi 2 décembre, Bernard Arnault, l’un des chefs d’entreprise les plus influents de notre époque, a été élu à l’Académie des Sciences morales et politiques. Une institution prestigieuse, un nouveau membre de poids : tout aurait dû prêter à célébration. C’était sans compter sur le Nouvel Observateur, toujours prompt à sombrer dans l’indignation de commande et le militantisme déguisé en journalisme.

Dans un article aussi prévisible qu’approximatif, le Nouvel Obs nous gratifie d’une série de caricatures : un milliardaire opportuniste, une académie réactionnaire, et bien sûr, Action Écologie au milieu de tout cela, coupable de tous les maux parce qu’elle refuse de courber l’échine devant l’écologisme militant. Face à ce déferlement de mauvaise foi, il est temps de rétablir quelques vérités.

Première cible de l’article : Bernard Arnault. Son crime ? Être riche. Pour le Nouvel Obs, cela suffit apparemment à lui dénier toute légitimité intellectuelle. Le fait qu’il ait bâti un empire économique, contribuant au rayonnement de la France, ne semble pas peser lourd face à cette obsession malsaine pour son compte en banque. On reproche à Arnault de chercher une «respectabilité académique». Et alors ? Est-ce un tort de vouloir enrichir les débats sur les grandes questions morales et politiques ? Ou bien l’Académie est-elle réservée à ceux qui récitent docilement un certain catéchisme ?

Vient ensuite la charge contre Action Écologie et notre colloque «Comprendre le phénomène écologie». Selon le Nouvel Obs, nous aurions organisé une tribune climatosceptique pleine de fake news scientifiques. On croirait lire une mauvaise parodie de journalisme, tant ces accusations sont grotesques.Notre colloque avait pour but de questionner des approches écologiques souvent idéologiques et simplistes. Nous avons rassemblé des experts pour débattre de manière rationnelle des solutions aux défis environnementaux. Mais pour nos détracteurs, ouvrir le débat, c’est déjà trop.

Et que dire des reproches sur nos intervenants ? Un classique du Nouvel Obs : quiconque refuse de valider le discours alarmiste est immédiatement rangé dans la catégorie des hérétiques. Peut-être faudrait-il leur rappeler qu’en démocratie, la pluralité des points de vue n’est pas une option, mais un fondement. Ajoutons par ailleurs qu’il est bien dommage que le journaliste auteur de ces lignes agressives, présent au colloque, n’ait pas daigné nous poser la moindre question, ou ne soit même pas simplement venu nous saluer par courtoisie avant de cracher son venin.


Pas avare de critique, celui-ci s’en est également pris à l’ASMP, dépeinte comme un cénacle gagné par le «populisme anti-écolo». Rien que ça ! On aurait pu en rire, si l’attaque ne révélait pas une volonté plus large de museler toutes les voix discordantes. Cette institution, qui a accueilli des figures intellectuelles majeures depuis près de deux siècles, est accusée de trahir sa mission en s’écartant du consensus écologiste. En réalité, ce que l’ASMP trahit, c’est l’illusion d’une pensée unique. Et c’est précisément ce qui dérange les censeurs du Nouvel Obs. L’Académie offre une tribune à des personnalités variées, issues de tous horizons, pour réfléchir aux grands défis de notre époque. Si cela inclut des critiques des excès de l’écologisme, c’est tant mieux : il est grand temps que ces sujets soient discutés sans peur ni complaisance.

Enfin, ce qui transparaît le plus dans cet article, c’est l’incapacité chronique de certains médias à tolérer la moindre remise en question des dogmes écologistes. Toute critique, aussi rationnelle soit-elle, est immédiatement étiquetée «climatosceptique». Toute institution ou personnalité qui ose s’écarter de la ligne officielle est vouée aux gémonies. Chez Action Écologie, nous refusons de nous plier à cette logique totalitaire. Oui, nous questionnons les solutions précipitées et coûteuses imposées au nom de l’écologie. Oui, nous défendons une approche rationnelle et équilibrée.

Et oui, nous continuerons à le faire, que cela plaise ou non au Nouvel Obs.