Un an après le grand mouvement national des agriculteurs en colère, on prend les mêmes et on recommence ?
Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a lancé ce mercredi 13 novembre un appel à une mobilisation nationale des agriculteurs, prévue à partir du lundi 18. Cette action vise à attirer l’attention des pouvoirs publics et à demander un soutien pour le secteur agricole alors que s’ouvre le G20 au Brésil. Cette rencontre internationale pourrait déboucher sur la signature du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, un accord controversé parmi les agriculteurs français.
Si Arnaud Rousseau a indiqué que des actions seraient organisées dans tous les départements pour « faire entendre la voix de la France » pendant la tenue du G20, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont toutefois précisé que la mobilisation ne visait ni à bloquer les infrastructures ni à perturber les approvisionnements. Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs, a notamment souligné que les actions se dérouleront principalement sur des ronds-points pour dénoncer l’accord Mercosur, sans impacter directement les citoyens.
L’objectif de cette mobilisation est de dénoncer les impacts potentiels sur les standards de production et les importations agricoles que peut engendrer cet accord de libre-échange. Arnaud Rousseau a notamment rappelé que l’Europe ne devrait pas accepter des produits ne répondant pas aux normes locales, exprimant ainsi la crainte que cet accord affaiblisse les producteurs européens.
L’Union européenne poursuit toutefois son projet de ratification de l’accord d’ici la fin de l’année, malgré les réticences exprimées par la France. Conclu en 2019 après 25 ans de négociations, l’accord Mercosur inclue notamment un quota d’importation de viande bovine en provenance d’Amérique latine, estimé entre 90.000 et 100.000 tonnes par an. La grogne risque ainsi de s’intensifier chez les éleveurs, reste désormais à savoir si la colère se limitera aux protestations courtoises de la FNSEA ou si elle tendra à se radicaliser sur le modèle des révoltes de l’hiver dernier.