La composition de la nouvelle Commission européenne, dévoilée par Ursula von der Leyen, suscite de vives inquiétudes quant à l’avenir du nucléaire en Europe.
La répartition des portefeuilles liés à l’énergie et à la transition écologique a en effet été confiée à des figures notoirement opposées à cette source d’énergie décarbonée, le Danois Dan Jorgensen et l’Espagnole Teresa Ribera, dont les prises de position risquent de compromettre les efforts français en faveur du nucléaire.
Fervente partisane d’une action climatique ambitieuse, Teresa Ribera, 55 ans, a été ministre espagnole de la Transition écologique de 2018 à 2023. Sous son mandat, elle a accéléré la transition de l’Espagne vers les énergies renouvelables, privilégiant l’éolien et le solaire au détriment du nucléaire. Son opposition à cette énergie, pourtant reconnue comme l’une des plus efficaces pour réduire les émissions de carbone, pourrait peser lourdement dans les décisions à venir de la Commission européenne.
En prenant la tête de la « transition verte » à l’UE, Ribera devra, en outre, gérer des dossiers comme les subventions dans le secteur des véhicules électriques et de l’énergie propre, mais son véritable défi réside dans la supervision de la transition vers une industrie européenne soi-disant « propre, juste et compétitive ». Vu ses positions, cette transition risque fort de n’être ni juste, ni compétitive… ni même propre !
Autre acteur inquiétant : le danois Dan Jorgensen, 49 ans, ancien ministre du Développement et de la Politique climatique, au poste clé de la politique énergétique européenne. Jorgensen est réputé pour son engagement en faveur de la lutte contre le changement climatique, avec l’objectif ambitieux de réduire de 70 % les émissions de son pays d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Cependant, il partage l’opposition danoise traditionnelle au nucléaire, préférant miser sur les énergies renouvelables et la sortie progressive de l’extraction de pétrole et de gaz de la mer du Nord d’ici 2050.
Son expérience au Parlement européen et dans les négociations mondiales sur le climat le place comme un acteur influent, mais son rejet du nucléaire comme solution énergétique décarbonée pourrait freiner son développement au sein de l’UE. Avec un tel responsable à la tête de la politique énergétique, les chances de voir le nucléaire reconnu comme un pilier de la transition énergétique européenne pourraient largement s’amenuiser.
L’attribution de ces postes à des personnalités aussi farouchement opposées au nucléaire soulève de nombreuses questions sur la direction que prendra l’Europe en matière de politique énergétique en repartant vers des utopies renouvelables au détriment du pragmatisme et de l’efficacité…