Le média éco-activiste Reporterre a interrogé un philosophe spécialiste de l’histoire du sabotage pour commenter les récentes attaques contre des infrastructures ferroviaires dans un entretien qui ressemble beaucoup à une tribune…
Dans une interview avec Reporterre, le philosophe Victor Cachard analyse les récents sabotages des lignes TGV, en les situant dans une « longue tradition de sabotage militant ». Spécialiste du sujet, ce dernier dénonce l’amnésie médiatique concernant l’histoire de tels actes… mais défend également leur légitimité, en soulignant qu’ils visent à perturber un « ordre capitaliste et écocidaire » ! Exprimant une certaine sympathie pour les saboteurs et relativisant les désagréments causés aux passagers, il justifie sa position en dépeignant les actes de destructions comme des actions en réponses aux injustices sociales et écologiques.
Le ton de l’interview, en ligne avec celui de Reporterre, tend de manière inquiétante à valoriser le sabotage en tant qu’outil de résistance, tout en minimisant ses conséquences négatives pour la société. Un traitement de l’information qui pourrait être perçu comme une apologie de ces méthodes controversées, car il accorde une légitimité morale et politique aux actes de sabotage, en dépit de leur illégalité et de leur potentiel de perturbation sociale. Le média semble ainsi soutenir indirectement ces actions en leur offrant une tribune pour s’exprimer et en faisant plus que seulement relativiser leurs conséquences dommageables.
Et celles-ci peuvent aller très loin ! Le sabotage, bien que visant des infrastructures matérielles, peut facilement dégénérer et causer des blessés voire des morts. Sans compter que ces actions perturbent la vie quotidienne, l’économie, et peuvent créer un climat d’insécurité permanente. Soutenir de telles actions peut évidemment encourager les activistes radicaux qui se sentent pousser des ailes, et alimenter un cycle de désobéissance et d’anarchie.
Les médias — qu’il s’agisse de Reporterre ou des autres — ont une influence sur l’opinion publique. On les voit donneurs de leçons sur le climat, « l’effondrement des espèces » ou la biodiversité, sans compter les prises de position en période électorale… Et là, aussi incroyable que cela puisse paraître, au nom des idéaux tout devient permis, peu importent les méthodes. Pourtant, l’apologie du sabotage peut miner le processus démocratique que ces « journalistes » prétendent défendre, en promouvant des méthodes extrêmes, proches du concept d’éco-terrorisme que certains s’évertuent encore à nier… en dépit de la réalité.
Amusante remarque : on encourage la population à préférer le train à l’avion pour des raisons d’empreinte carbone, mais certains ne sont encore pas contents ! Faudra-t-il bientôt préférer le cheval au train ?