Ils ont joué, ils ont perdu : au Royaume-Uni, des écolos-activistes ont écopé de plusieurs années de prison ferme pour avoir bloqué une autoroute.

Le 18 juillet dernier, Roger Hallam et ses acolytes de Just Stop Oil et Extinction Rebellion ont été condamnés à quatre et cinq ans de prison pour avoir recruté des activistes sur Zoom afin de bloquer une autoroute. « Chacun d’entre vous a franchi la ligne qui sépare le militant inquiet du fanatique », a déclaré le juge Christopher Hehir, résumant ainsi en une courte phrase des années de dérives de l’écologie politique.

Il faut dire que les condamnés sont effectivement loin d’être de simples militants inquiets au regard des faits qui les ont amenés devant la justice. Le 7 novembre 2022, quarante-cinq militants en vestes orange Just Stop Oil ont grimpé les portiques de la M25, l’une des autoroutes les plus fréquentées du pays, obligeant la police à arrêter la circulation avec pour revendication que le gouvernement « cesse d’émettre de nouvelles licences pétrolières et gazières ». Bilan : 4 jours de blocages qui ont perturbé plus de 700 000 automobilistes pour un coût économique global qui aurait atteint… près de deux millions d’euros !

Les peines de prison infligées à ces militants écologiques sont les plus sévères à ce jour au Royaume-Uni. En avril 2023, deux autres activistes avaient été condamnés à près de trois ans de prison pour avoir bloqué le pont Queen Elizabeth II à Londres en s’y suspendant pendant 37 heures.

Ces condamnations ont été critiquées par l’ONU, qui les considère comme un signal alarmant pour les droits civiques au Royaume-Uni ainsi que, sans surprise, par Greenpeace. Le nouveau Premier ministre travailliste, Keir Starmer, est pressé par l’aile gauche de son parti de réagir aux condamnations, mais il refuse d’intervenir sur les décisions de justice et indique qu’aucune loi ne sera modifiée pour l’instant.