C’est la fin d’un interminable feuilleton judiciaire de plus de quinze ans qui se conclut enfin par une victoire pour les opposants aux éoliennes de Guern, dans le Morbihan. Après seize ans de fonctionnement, ces trois éoliennes tant contestées sont en cours de démantèlement, une décision qui apporte un immense soulagement à ceux qui ont lutté contre leur présence.

Jean-Jacques Péchard, président de l’ACPEG (Association contre le projet éolien de Guern), n’a pas manqué d’exprimer sa joie à la vue des grues s’activant au pied des éoliennes. « Ça me fait très plaisir, on arrive enfin au bout de nos peines ! » a-t-il déclaré auprès de France 3, voyant dans ce démantèlement la fin d’un long combat. Pour les membres de l’ACPEG, cette victoire est le résultat d’une persévérance sans faille face à des adversaires puissants.

Les habitants de la vallée de la Sarre, qui ont vu leur environnement transformé par ces machines, sont soulagés. Un riverain explique : « Je suis né ici et quand j’ai vu s’implanter ce genre de machines, je me suis dit « je ne suis plus chez moi ». C’est une aberration dans le paysage ! » Ce sentiment de dépaysement a été partagé par de nombreux opposants, pour qui ces éoliennes représentaient une intrusion inacceptable dans leur cadre de vie.

Dès le début, en 2005, une étude d’impact insuffisante avait été réalisée, ce qui a donné aux opposants des raisons solides pour contester le projet. Malgré l’installation des éoliennes en 2008, les contestations ont mené à l’annulation du permis de construire en 2009. L’exploitant a tenté une régularisation, qui a également échoué, ouvrant la voie à une véritable bataille juridique.

Finalement, en 2022, le Conseil d’État a confirmé l’illégalité du parc éolien, et un arrêté préfectoral a ordonné le démantèlement des éoliennes dans un délai d’un an. Les arguments des opposants, notamment sur la proximité des éoliennes avec les habitations et le classement Natura 2000 de la vallée, ont été décisifs. « La première éolienne était à moins de 500 mètres des premières habitations. Pour l’éolienne numéro 1 située de l’autre côté de la rivière, les habitations sont en réalité à moins de 400 mètres », précise Jean-Jacques Péchard à France 3… soulignant au passage la perte de valeur des propriétés voisines !

Le démantèlement, une première en France pour ce motif, prendra environ trois semaines. Les opposants ont investi beaucoup de temps et d’argent dans ce combat, avec environ 30 000 euros dépensés en frais de justice. L’avenir dira maintenant si cette action va créer un précédent entraînant d’autre démantèlements, ou s’il s’agira finalement d’une croisade victorieuse, mais isolée…

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