Au-delà de la surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale liée au score du RN, les élections européennes de 2024 ont apporté une bonne nouvelle pour tous ceux qui sont lassés par les discours culpabilisants et les politiques restrictives des partis écologistes : un net recul de l’écologie politique !

En dépit de « l’urgence climatique » martelée par les militants verts, les électeurs ont clairement choisi de tourner le dos à une logique punitive. Le faible score de Marie Toussaint, figure emblématique des Verts, dont la liste a péniblement atteint un modeste 5,3% (contre 13,5% pour Jadot en 2019) est un résultat sans appel qui démontre que les électeurs Français en ont assez des sermons écologistes et des restrictions de leur liberté quotidienne ! Les promesses de décroissance et les appels incessants à se priver pour sauver la planète ne semblent plus faire recette en Allemagne non plus, où les Verts participent, avec les libéraux du Parti libéral-démocrate (FDP), au gouvernement de coalition du chancelier du Parti social-démocrate (SPD), Olaf Scholz. Ils ont obtenu 11,9 % des voix en 2024 contre 20,5 % en 2019 et sont notamment critiqués pour avoir accepté la réouverture de centrales à charbon et l’importation massive de gaz liquéfié après l’invasion de l’Ukraine…

Les résultats du 9 juin montrent en outre que les citoyens ont globalement préféré se tourner vers des partis proposant des solutions pragmatiques aux défis économiques et sociaux, en sortant de la logique moralisatrice. Les écologistes, avec leurs interdictions et leurs taxes, ont sous-estimé l’aspiration des gens à une vie meilleure, et surtout pas plus austère.

Autre élément, et non des moindres, l’écologie politique souffre également de son image élitiste, souvent déconnectée des préoccupations des classes populaires. En témoigne les relatifs bon scores « écolos » dans les grandes villes malgré la débandade sur le plan national (10% à Paris par exemple soit le double de la France). Leurs propositions sont de plus en plus perçues comme des privilèges de riches, inapplicables aux réalités des plus modestes. Sans compter que le paysage politique vert s’est largement fragmenté, avec une multitude de listes écologistes se disputant le même petit bassin électoral et qu’un parti, la France Insoumise, a su capter une partie de la jeunesse « éco-anxieuse » au détriment des Verts…

Est-ce pour autant la fin de l’écologie politique en Europe ? Alors oui, on peut penser que les résultats des élections européennes de 2024 marquent d’une certaine façon la fin d’une ère pour l’écologie politique car dans la plupart des pays où les Verts participent à un gouvernement de coalition, comme en Autriche, en Belgique, en Irlande, en Lettonie, au Luxembourg et en République tchèque, ils ont enregistré un recul. Malgré tout — et c’est encore une surprise du scrutin européen — les écologistes peuvent se réjouir d’avoir progressé dans des nations où ils sont habituellement faibles, telles que le Danemark, l’Espagne, la Slovénie, la Croatie et la Lituanie. En Suède, ils ont même réalisé une véritable percée en obtenant 13,8 % des voix, et aux Pays-Bas, marquée par de grandes manifestations agricoles en 2023, leur alliance avec les sociaux-démocrates est arrivée en tête.

Mais dans le contexte actuel, la poursuite du « pacte vert », qui n’est plus soutenu que par les Verts et, dans une moindre mesure, par les sociaux-démocrates, devient tout de même de plus en plus incertaine…