France Inter a fait une journée spéciale « on se décarbonne » le 7 décembre sous la forme d’un jeu entre chroniqueurs, qui s’est révélé être une véritable foire à l’écologie punitive et culpabilisatrice.
Le but ? Faire baisser son empreinte carbone en changeant ses habitudes. Ainsi, on apprend dès le début que l’humoriste Daniel Morin a une empreinte carbone de 13,71 tonnes de CO2 par an, contre 15,52 pour Zabou Breitman alors que la moyenne en France est à 9,5. Fort heureusement, en s’engageant simplement à consommer moins de viande, Daniel Morin peut faire baisser son empreinte carbone de 2 tonnes ! Raphaël Gerson, expert de l’ADEME explique alors que l’alimentation est un poste d’émissions très important car un quart des gaz à effet de serre provient de nos assiettes. Comme d’habitude, les consommateurs de viande sont pointés du doigt !
Vient ensuite la question du transport. Zabou Breitman et Daniel Morin, en choisissant de passer à une voiture électrique, diminuent respectivement leur empreinte carbone de 150 kilos et une tonne. « Le secteur des transports, c’est clairement le plus émetteur de CO2 », précise alors Raphaël Gerson. Ne parlons pas de l’avion, évidemment dénoncé… alors que les chiffres de 2020 montraient que le transport aérien ne représentait que 2,9% du total des émissions mondiales de CO2.
Faire de l’empreinte carbone le critère d’évaluation des actions environnementales, c’est se condamner à l’immobilisme : toute activité et tout être vivant, quel qu’il soit, rejette du CO2. Cette émission est encore une façon de nous rappeler qu’il faut voyager moins, rouler en électrique et arrêter de manger de la viande… Tout cela, bien sûr, pour notre plus grand bonheur !
Toutes ces actions ne vont non seulement rien changer du point de vue des émissions mondiales de CO2 (puisque les autres pays continueront de se développer), mais sont à même de faire advenir un monde aseptisé et ennuyeux où le seul maître mot sera « privation ». La grand-messe de France Inter où les peoples, dans une ambiance euphorique et infantilisante, s’amusent des privations à venir est consternante. Cette obsession du CO2 nous fait par ailleurs oublier tous les autres sujets environnementaux sur lesquels nous pouvons agir efficacement !